Elle tire son nom du port fluvial d’expédition et doit son essor au fleuve Charente, ouverture historique sur l’océan. La capitale des eaux-de-vie, Cognac, est au centre de ce territoire localisé sur les rives du fleuve Charente. Au début du XIXe siècle, les eaux-de-vie de vin ont adopté le nom du port fluvial d’expédition pour mieux identifier leur provenance. Depuis le siècle dernier, le vignoble enregistre une importante extension vers l’intérieur des terres et une densification s’opère au sud de Cognac. La monoculture de la vigne s’impose ainsi sur le territoire cognaçais.
Les vallons plus accidentés de cette zone géographique enregistrent des parcelles plus petites et forment des mosaïques viticoles originales à la belle saison, entrecoupées de boisements résiduels culminants. Au nord de Cognac, de Matha à Rouillac, sur les bas plateaux calcaires, les plantations colonisent de vastes étendues parmi la polyculture des céréales et des oléagineux.
L’occupation humaine est restée dominante pendant longtemps, la viticulture, réclamant une main-d’œuvre spécialisée et nombreuse. Sur les versants plantés au sud de Segonzac, l’habitat semi-dispersé donne aussi naissance à des hameaux et des bourgs qui ont longtemps concentré des activités au service de la vigne.
Autour de l’exploitation viticole apparaissent les cuves, les distilleries et les chais de vieillissement noircis par le torula compniacensis (un champignon qui se nourrit des vapeurs d’alcool) ; une industrie originale s’est implantée à la campagne. Au nord de Cognac et Jarnac dominent un habitat groupé et des activités agricoles diversifiées révélant encore un riche passé viticole à Sigogne ou encore Mérignac.
Le tissu urbain comprend de beaux logis édifiés par les vieilles familles de bouilleurs de cru, le peuplement est encore vivant, grâce à l’exploitation d’un patrimoine ancien et à l’activité viticole. Aux côtés des chais de vieillissement existent des ateliers de tonnellerie, des zones artisanales avec du matériel viticole ou des aires de stockage.
Se succèdent d’importants ateliers de tonnellerie pour alimenter les chais de stockage, des entrepôts de cognac, des usines de mise en bouteilles et d’emballages. Ce paysage urbanisé typique est en pleine transformation pour s’adapter aux besoins de production émergeants.
Le stockage des eaux-de-vie se déplace vers des entrepôts spécialisés à la périphérie des villes ou à la campagne, Merpins pour Rémy-Martin, Bagnolet pour Hennessy ou encore Rouillac pour Martell à titre d’exemples.
L’oenotourisme révèle de récents centres d’intérêt, avec la découverte des circuits de visite du négoce, l’accueil dans des exploitations viticoles, les musées spécialisés, la diversité du patrimoine et la riche gastronomie, pour découvrir les multiples facettes de l’eau-de-vie la plus prestigieuse du monde.
Ce qu'il faut retenir
Devant la réussite commerciale du Cognac, les paysages charentais viticoles et les cités marchandes entretiennent toujours une profonde interdépendance avec l’activité économique dominante.
Les mutations engagées pour satisfaire les amateurs de Cognac et les touristes démontrent le potentiel d’adaptation du territoire : ouverture de bars à cocktails, aménagement des voies sur berge, investissements hôteliers… S’appuyant sur un terroir riche, ce potentiel d’adaptation offre des perspectives d’évolution infinies à la région délimitée.