Grâce à l’efficacité de l’utilisation des panneaux récupérateurs et des pulvérisateurs confinés qui se généralisent dans le vignoble du Cognac, la protection de la vigne contre les maladies est garantie et l’usage de produits phytosanitaires baisse de 30 à 50 % selon la taille du feuillage. De quoi diminuer les risques d’exposition pour les opérateurs et leurs riverains – et répondre à leurs attentes – et les risques de contamination de l’air et des sols.
Les acteurs du Cognac sont très engagés dans la réduction du rejet dans l’atmosphère et les sols de produits phytosanitaires utilisés notamment pour protéger la vigne contre le mildiou et l’oïdium. Pour cela le recours à des pulvérisateurs confinés et aux panneaux récupérateurs se généralise à travers le vignoble du Cognac, le plaçant dans les premiers vignobles français équipés.
La vigne est sensible à de multiples maladies qui affectent gravement les feuilles et les grappes. En Charentes, il s’agit d’abord du mildiou mais également de l’oïdium. À partir de 1950, les fongicides de synthèse ont été très largement utilisés pour traiter les vignes de façon préventive. Ces produits phytosanitaires sont appliqués plusieurs fois par an (entre fin avril et août en général), sous forme de fines gouttelettes, à l’aide de pulvérisateurs. Ces derniers visent les feuilles et les grappes mais une part du produit peut se propager également dans l’air et sur le sol entraînant une nuisance pour les riverains et les viticulteurs eux-mêmes.
Aujourd’hui, les viticulteurs réduisent ce phénomène en investissant dans l’achat de pulvérisateurs plus performants équipés de buses à injection d’air pour limiter la dérive, c’est-à-dire la diffusion de produits au-delà de la vigne elle-même. La technique la plus efficace est celle de la pulvérisation confinée. Au lieu de buses qui projettent le produit au-dessus de la vigne, ce système fait appel à deux panneaux verticaux disposés de part et d’autre du rang. Les buses projettent le produit sous la forme d’un tourbillon d’air et un récupérateur se trouve en bas de chaque panneau pour collecter le produit qui ne s’est pas déposé sur la plante, ce qui limite les pertes dans l’atmosphère et sur le sol. Le produit collecté est filtré, en particulier pour éliminer les résidus végétaux arrachés à la vigne, avant d’être réinjecté dans la citerne et réutilisé.
Cette technique permet de réduire la quantité de produit utilisé de 30 et 50 % en moyenne sur la saison. Lors des trois premiers traitements de l’année, lorsque le feuillage est encore peu développé, le taux de récupération atteint 70 à 80 %. Outre une moindre pollution de l’air et des sols, cette technique assure une économie substantielle sur la quantité de produits utilisés, ce qui permet aux viticulteurs d’engager un investissement significatif en matériel dont le coût varie de 40 000 à 65 000 euros.
Ces pulvérisateurs confinés sont installés derrière un tracteur pour traiter deux rangs de vigne simultanément. Ils ne sont utilisés sur les parcelles de vigne (et jamais en dehors) que lorsque les données météorologiques sont favorables à l’efficacité du traitement (force du vent inférieure à 19 km/h et absence de pluie). Ils rendent plus délicate la conduite de l’engin et impose une plus grande précision de la trajectoire du tracteur afin d’entrer dans le rang sans l’endommager ainsi que les panneaux eux-mêmes.