Parole de certifiée : Julie Begey, viticultrice à Villars-les-Bois en Charente-Maritime.
Questions à Julie Begey, qui travaille sur l’exploitation familiale à Villars-les-Bois et dont le vignoble a obtenu la Certification Environnementale Cognac en 2023.
Qu’est ce qui vous a décidé à obtenir la certification pour votre exploitation ?
Cela fait des années que nous nous efforçons d’être le plus respectueux possible de notre environnement. Avant que la Certification Environnementale Cognac n’existe, nous avions déjà mis en place une aire de lavage, un système de récupération des effluents, et nous avions réduit nos passages herbicides et fongicides en investissant dans des panneaux récupérateurs. C’était déjà notre conviction de faire mieux.
Dès 2019, nous avions commencé à réfléchir à une certification. Nous voulions être précurseurs. Nous savions déjà que la société allait vers cela, on ne voulait pas rester derrière. La mise en place du référentiel Cognac et la communication des grandes Maisons de Cognac nous a décidé à passer la Certification Environnementale Cognac.
Quels défis avez-vous dû relever ?
Tout s’est fait très progressivement car nous avions déjà fait des choses au fur et à mesure. En 2021, on était prêts à se certifier, mais l’audit a fait ressortir qu’il nous manquait des haies le long des fossés ça plus un changement de calendrier des audits a repoussé notre certification.
Nous avons planté des haies dans le cadre du programmes 1 000 palisses de la maison Hennessy, et nous avons finalement été certifiés en 2023. Il a fallu être patients.
Quels bénéfices en avez-vous tiré ? Quelle est votre plus grande avancée ?
Bien sûr il y a l’accompagnement des maisons de négoce mais nous sommes aussi satisfaits d’être dans un processus plus vertueux. La certification n’est pas une contrainte , c’est quelque chose d’assez naturel finalement. L’autre avantage d’être certifiés, c’est la valorisation pour notre équipe, car nous faisons attention à eux et à leurs conditions de travail.
La plus grande avancée, ce fut le passage aux pulvérisateurs confinés. Il n’y a plus de dérive, la différence est flagrante. C’est une grande satisfaction.
Quel conseil donneriez-vous à un viticulteur qui hésite à se lancer ?
Dans les exigences de la Certification Environnementale Cognac, on se rend compte qu’il y a déjà des pratiques qu’on fait naturellement tous. Il faut commencer par recenser ses pratiques et on peut être surpris de voir qu’on fait déjà des choses très bien. Il ne faut pas la voir comme un obstacle, il faut y aller étape par étape. Il faut l’envisager pour l’avenir, au-delà des grandes maisons partenaires, car la société est déjà demandeuse.
Avez-vous de nouveaux projets pour l’avenir ?
Nous avons testé un produit de traitement 100% naturel cette année pour réduire notre impact environnemental. L’essai n’a pas été concluant, nous avons eu beaucoup de mildiou et pas de récolte sur ces parcelles tests. Mais nous n’abandonnons pas. Nous allons essayer un dosage et une fréquence de traitement différents pour retenter l’année prochaine.
Nous avons aussi le projet d’installer des ruches sur l’exploitation et nous réfléchissons à des cultures alternatives dans l’inter-rang, mais nous cherchons encore la solution.