Parole de certifié : Laurent Lablanche, viticulteur à Chadenac

Questions à Laurent Lablanche, qui travaille sur l’exploitation familiale à Chadenac et dont le vignoble a obtenu la Certification Environnementale Cognac en 2024.

Qu’est-ce qui vous a décidé à obtenir la certification pour votre exploitation ?    

Nous avons été certifiés HVE en 2015, nous étions la troisième exploitation dans les Charentes à être certifiée. Lors du renouvellement HVE quelques années plus tard, l’occasion s’est présentée d’obtenir aussi la Certification Environnementale Cognac. Pour nous, c’était une continuité, tout s’est fait naturellement. Nous avions déjà mis en place beaucoup de choses sur notre exploitation et notre vignoble (station de lavage, enherbement sur la totalité du vignoble, etc). Au final, nous n’avons rien fait de plus que ce que nous faisions avant.

 

Quels défis avez-vous dû relever ?

La seule chose qui nous manquait c’était le traitement des effluents pour le rinçage des pulvérisateurs. Pour cela, nous avons installé un conteneur VARIBOX pour la gestion des effluents phytosanitaires. Tout le liquide est récupéré et traité par la coopérative. C’est très pratique, nous n’avons rien à gérer. Nous étions déjà conformes aux normes environnementales sur tout le reste (gestion des vinasses, nettoyage de la machine à vendanger…).

Nous sommes aussi allés un peu plus loin avec l’installation d’une réserve d’eau pour être en circuit fermé sur la distillation. C’était un investissement au départ mais nous avons bénéficié des aides de l’agence de l’eau Adour-Garonne. Nous utilisons cette réserve pour la pulvérisation également

 

Quels bénéfices en avez-vous tiré ? Quelle est votre plus grande avancée ?

Nous avons avancé plus vite sur le cavaillon. Nous l’avions déjà mis en place mais maintenant on l’applique sur tout le vignoble (sauf les 2 mètres où ce n’est pas encore possible techniquement). On essaie de ne pas désherber chimiquement sur les trois quarts du vignoble. En 2024, ce fut compliqué en raison de la météo, mais sur d’autres année, nous y sommes arrivés comme en 2023. L’objectif final, c’est de ne plus désherber chimiquement. Je fais partie du groupe Ecophyto de la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime, cela m’a beaucoup apporté.

On s’est aussi équipés de l’Emisol* en 2023, cela nous permet de cultiver les interceps plus rapidement. On peut faire 14 hectares par jour, c’est un gain de temps considérable et moins de passages de tracteurs dans les vignes.

 

Quel conseil donneriez-vous à un viticulteur qui hésite à se lancer ?   

Au niveau du suivi, il n’y a rien d’impossible. Depuis que les céréales ont été séparés de la partie viticole, c’est plus simple. Il y a aussi des aides comme celles d’Adour-Garonne. Beaucoup de choses peuvent être prises en charge, c’est intéressant. Les Chambres d’Agriculture peuvent aussi aider. Il ne faut pas hésiter à se renseigner.

 

Avez-vous de nouveaux projets pour l’avenir ?   

Nous sommes fiers de là où nous en sommes, nous avons fait beaucoup d’efforts depuis longtemps. On aimerait à l’avenir trouver des solutions pour réduire la consommation de gaz au niveau de la distillation.

Sur l’exploitation au global, nous sommes déjà très bien mais bien sûr, on peut toujours faire mieux.

 

*L’Emisol est un équipement mécanisé qui permet de faire fonctionner simultanément deux paires d’interceps.