Parole de certifié : Hugues Chapon, viticulteur à Ozillac
Questions à Hugues Chapon dont l’exploitation à Ozillac a obtenu la Certification Environnementale Cognac & HVE cette année, félicitations !
Pourquoi avoir décidé de vous certifier ?
Je me suis lancé dans la démarche avec le Syndicat des Vins Charentais. J’ai commencé par réduire les IFT, optimiser le travail du sol développé les engrais verts pour une viticulture raisonnée. La Certification Environnementale Cognac & HVE est l’occasion de tout remettre à plat, de faire le point et d’être sûr de bien faire les choses.
Quels bénéfices avez-vous constatés et quels freins avez-vous rencontrés ?
Le frein principal, c’est la charge administrative. Mais c’est aussi un bénéfice ! La première année c’est compliqué mais ça m’a aussi appris la rigueur et permis d’avoir un historique et un suivi de mes actions. Ce suivi je m’en sers aujourd’hui au quotidien.
Quant au bénéfice, il est très clair : je fais de la vente en direct et grâce à la double certification, je montre mon engagement au quotidien à mes clients qui ont toujours beaucoup de questions et qui commencent à bien reconnaître la norme HVE.
Une pratique que vous maîtrisez bien ?
L’alternative aux produits phytosanitaires. Je teste les produits de substitution type tisane. J’ai testé récemment le kaolin, qui sert à poudrer, tapisser les raisins pour lutter contre les insectes, qui est efficace mais qui nécessite un passage spécifique.
Des projets pour l’avenir ?
J’ai pour objectif de passer une partie de mon vignoble en bio. La double certification de la filière Cognac a été un accélérateur. Ça m’a encouragé et donné envie d’aller plus loin dans la démarche. J’ai vu que ce n’était pas insurmontable.
J’ai aussi complètement arrêté le désherbage sur un tiers de mon vignoble. J’aimerais passer à 100 %, cela va nécessiter beaucoup de temps mais j’ai les moyens techniques de le faire donc c’est à ma portée.
Depuis trois ans, je travaille aussi les couverts végétaux. Je fais des tests et cette année, ils sont particulièrement réussis. J’ai essayé la technique du Mulch : au lieu de broyer mes couverts, je les laisse sur le sol. Au moment où ils se relèvent, je passe un rouleau. Ça fait comme une moquette, la fraîcheur reste et la biodiversité est maintenue. Maintenant, il faut trouver le bon rouleau ! J’ai essayé sur 3 parcelles, et une seule à ratée. Je suis optimiste.
Un dernier mot pour motiver les collègues qui pourraient se poser des questions ?
Si un jour tous les vignerons charentais étaient sur cette voie, ce serait une vraie preuve de volonté collective. J’espère qu’ensemble on y arrivera !
