Parole de certifié : Damien Magne, viticulteur à Lamérac
Questions à Damien Magne, qui travaille sur l’exploitation familiale à Lamérac et dont le vignoble a obtenu la Certification Environnementale Cognac en 2020. Il candidate à la nouvelle version de la Certification Environnementale Cognac pour confirmer ses engagements.
Qu’est-ce qui vous a décidé à obtenir la certification pour votre exploitation ?
C’était important pour nous, parce que nous travaillons pour l’un des meilleurs spiritueux au monde, le Cognac, mais aussi par respect de la nature et des riverains.
Nous voulions aussi mieux répondre aux demandes de la société. Nous sommes aussi vendeurs directs avec 40 hectares de noyers et 35 hectares de céréales en plus des vignes. Nous vendons des produits de consommation donc nous avons jugé cela mieux pour nos consommateurs. Nous faisons beaucoup d’efforts et grâce à la certification nous obtenons la reconnaissance de nos clients.
Comment valorisez-vous justement vos efforts auprès d’eux ?
Il faut en parler et faire de la pédagogie. Ils ont souvent des idées préconçues sur les labels autres que celui de l’Agriculture Biologique. Par exemple, sur nos vergers nous irriguons avec un système de goutte à goutte, mais nous le faisons de façon raisonnée. Nous utilisons aussi des sondes pour mesurer le taux d’humidité dans les sols pour piloter l’arrosage. Tout est réfléchi et ce sont des choses que nous expliquons à nos clients.
Nous expliquons aussi cette méthode raisonnée pour les traitements. Pour lutter contre la flavescence dorée, par exemple, il faut traiter la nuit. Ils ignorent souvent que c’est pour protéger les abeilles.
Quels sont vos plus gros défis ?
Les années très pluvieuses comme 2024, sont un vrai challenge sur le plan environnemental. On fait du mieux possible bien sûr, mais le climat ne nous facilite pas toujours la tâche.
Nous avons dû investir dans un panneau récupérateur pour limiter la dérive, ce fut un gros investissement. Pour le reste, nous avions déjà fait évoluer nos pratiques avec les semis de couverts végétaux dans les rangs de vigne, et avec le passage des interceps (désherbage mécanique).
Quel conseil donneriez-vous à un viticulteur qui hésite à se lancer ?
Au niveau du suivi, il n’y a rien d’impossible. Depuis que les céréales ont été séparées de la partie viticole, c’est plus simple. Il y a aussi des aides comme celles d’Adour-Garonne. Beaucoup de choses peuvent être prises en charge, c’est intéressant. Les Chambres d’Agriculture peuvent aussi aider. Il ne faut pas hésiter à se renseigner.
Comptez-vous renouveler votre certification et pourquoi ?
Oui, nous allons renouveler notre Certification Environnementale Cognac. Son point fort c’est la traçabilité de nos interventions pour répondre à tout contrôle extérieur des autorités.
Le plus long c’est de recenser ses pratiques au départ, cela demande du temps mais c’est pour la bonne cause car ensuite, tout va plus vite. Les organismes qui nous accompagnent, dans notre cas, la coopérative, mettent en place des outils de traçabilité pour enregistrer nos pratiques sur le téléphone au fur et à mesure. À la fin, le calcul se fait tout seul et on gagne beaucoup de temps.
De plus, si l’on commet une erreur, elle est signalée en direct. Il y a également un système de notifications intégré pour nous prévenir des délais.
Au final, cela fait moins de classeurs remplis de papier, c’est beaucoup plus simple.
Est-ce que la nouvelle version de la Certification Environnementale Cognac lancée en 2024 va vous faciliter la tâche ?
Oui, sans aucun doute, car la partie « céréales » a été séparée de la vigne, donc nous nous concentrons sur la vigne et c’est plus simple.
Autre exemple, sur le registre d’enregistrement de consommation d’eau pour l’alambic, il fallait le faire tous les mois sur l’ancienne version. Dans la nouvelle, on enregistre uniquement le volume d’eau consommée sur toute la période de distillation, on ne le fait qu’une fois et on a un compteur, c’est plus facile.
Il y a aussi des informations que l’on devait enregistrer plusieurs fois sur plusieurs documents. Cela a été simplifié, c’est moins répétitif.