29août2024

Les eaux-de-vie de vin, de marc et brandies européens contestent fermement la possible application de droits antidumping en ChineCommuniqué,

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

29.08.2024

 

LES EAUX-DE-VIE DE VIN, DE MARC ET BRANDIES EUROPÉENS CONTESTENT FERMEMENT LA POSSIBLE APPLICATION DE DROITS ANTIDUMPING EN CHINE

Le ministère du Commerce chinois (MOFCOM) vient d’annoncer que des droits additionnels d’une valeur moyenne de 34,8 % pourraient s’appliquer dès la fin de l’enquête, à l’importation des eaux-de-vie de vin, de marc et de brandies européens, et ce, en dépit des clarifications apportées dans le cadre de la procédure. S’ils étaient définitivement imposés, de tels droits affecteraient lourdement les filières exportatrices concernées. Le Cognac et l’Armagnac en appellent aux autorités françaises et européennes pour qu’une solution soit trouvée dans les deux mois.

Le ministère du Commerce chinois vient d’annoncer un montant de taxes additionnelles d’une valeur moyenne de 34,8 % à l’importation des eaux-de-vie de vin, de marc et brandies européens. Ces taxes très élevées et infondées pourraient s’appliquer dès que les autorités chinoises décideront de clore l’enquête en cours, ce qui peut intervenir à tout moment.

Cette annonce met une nouvelle fois en évidence qu’il s’agit d’une décision politique prise en réponse aux mesures commerciales adoptées par la Commission européenne à l’encontre de certains secteurs exportateurs chinois, et en particulier à l’enquête portant sur les véhicules électriques. Dans ce dossier, la Commission européenne confirmera les droits définitifs appliqués aux constructeurs chinois d’ici le 30 octobre. Le risque est donc fort, alors qu’au même moment les autorités chinoises annoncent l’entrée en vigueur des droits antidumping dont le montant potentiel vient d’être publié. Les deux prochains mois seront donc critiques dans la recherche d’une solution concertée permettant la reconsidération de cette décision.

« Les droits annoncés, s’ils sont appliqués, vont avoir un impact considérable sur les exportations de spiritueux européens à base de vin, comme le Cognac ou l’Armagnac, ou de marcs de raisins vers la Chine, un marché hautement stratégique. Ce sont des économies locales et des dizaines de milliers d’emplois qui peuvent être directement menacés par cet arbitrage qui présage par ailleurs de l’extension prochaine de la guerre commerciale à d’autres filières. Nous en appelons au soutien plein et entier de la France et de la Commission européenne pour une négociation immédiate en vue d’une prompte levée de ces droits. » souligne le président de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS), Gabriel Picard.

Pour Florent Morillon, président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), « Si les droits annoncés étaient appliqués, ils affecteraient fortement le Cognac puisque la Chine représente à elle seule 25 % de nos exportations. C’est toute une filière qui serait désormais la victime collatérale d’un conflit politique qui la dépasse, dont nous contestons le fondement et qui priverait les consommateurs chinois d’un produit qu’ils apprécient particulièrement. Nos pratiques sont tout à fait conformes avec le droit international et nous l’avons démontré tout au long de la procédure. »

Olivier Goujon, directeur du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA), poursuit : « Cette annonce est un coup de massue pour notre activité économique de la région de Gascogne. Deuxième marché en valeur et troisième en volume, le marché chinois est un marché de passionnés de nos spiritueux tant attachés au Made in France et à l’art de vivre à la française. Depuis le début de cette enquête et malgré notre coopération, nous craignons d’être les victimes d’un bras de fer totalement étranger à nos activités. Nous n’acceptons pas cette nouvelle contrainte ! Tous, importateurs chinois, maisons d’armagnacs et amateurs chinois sont les sacrifiés. »

Ce dossier est politique, il doit donc trouver une issue politique au plus vite. Les filières d’eaux-de-vie de vin européennes, dont le Cognac et l’Armagnac, en appellent aux autorités françaises et européennes afin de susciter les conditions d’un dialogue avec la Chine, permettant de reconsidérer les annonces de ce jour sous deux mois.

 

À propos des « droits antidumping différenciés » imposés par le ministère du Commerce chinois

L’annonce de ce jour concerne des droits déterminés sur la base d’une enquête antidumping réalisée depuis le 5 janvier 2024, procédure qui a mené le ministère du Commerce chinois à analyser des données provenant de toutes les entreprises du secteur et plus particulièrement trois d’entre elles. Ces trois entreprises se voient aujourd’hui soumises à un droit additionnel fondé sur une marge de dumping appréciée par le ministère du Commerce chinois. La moyenne de ces droits établit le droit moyen auquel l’ensemble des autres entreprises sont assujetties. Les autres entreprises n’ayant pas pu répondre à la totalité des questionnaires imposés par la procédure se verront soumises aux droits les plus élevés.