COMMUNIQUÉ DE PRESSE
10.02.2025
LE COGNAC ACTIVE LE DISPOSITIF D’ADAPTATION DE SON VIGNOBLE
La filière Cognac fait tout son possible pour obtenir la levée des sanctions chinoises qui la ciblent. Mais ces dernières l’affectent désormais très durement et la contraignent à réagir. Dans ce contexte, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) a souhaité mettre en place un mécanisme d’adaptation du vignoble permettant à ses viticulteurs de s’adapter temporairement à cette situation. Après un travail mené au cours des dernières semaines entre les familles de la viticulture et du négoce et avec les administrations compétentes, la modification du cahier des charges Cognac devant permettre la mise en place de ce mécanisme a été validée le 6 février par l’INAO. L’instrument va maintenant pouvoir être déployé. Des réunions d’information à l’attention des viticulteurs seront organisées dans les prochains jours et des supports pédagogiques seront diffusés pour accompagner au mieux sa mise en œuvre.
UN DISPOSITIF INNOVANT ET SUR MESURE
Dans un environnement commercial mondial déjà très impacté pour le secteur des spiritueux depuis le Covid, le Cognac se voit en plus très durement frappé par des mesures antidumping qui constituent la réponse des autorités chinoises à des décisions prises par l’Europe sur des dossiers auxquels notre appellation est totalement étrangère.
Imposées sous forme de cautionnement depuis le 11 octobre 2024, dans l’attente d’éventuelles taxes définitives, ces sanctions ont déjà un impact très visible sur nos exportations vers la Chine qui s’effondrent depuis cette date, ce qui déstabilise tout notre écosystème. La filière est entièrement mobilisée pour obtenir leur suppression. Cela nous contraint néanmoins aussi à adapter notre outil de production.
Dans cette optique, le BNIC a travaillé à la définition d’un nouveau mécanisme d’arrachage temporaire, volontaire et ne reposant pas sur des financements publics. Les viticulteurs qui l’utiliseront auront un rendement à l’hectare plus élevé et garderont leurs droits à replanter pour une période qui fait actuellement l’objet de négociations à Bruxelles.
Le mécanisme proposé doit d’abord permettre d’améliorer la résilience des exploitations viticoles de l’appellation. Il s’agit de permettre au viticulteur qui réalisera des efforts de réduction de surfaces Cognac de bénéficier d’un niveau plus favorable sur les hectares qu’il maintiendra en production. Cela lui permettra de maintenir son chiffre d’affaires tout en faisant baisser ses charges variables.
Le deuxième objectif du dispositif est de neutraliser les volumes qui ne trouveront plus de débouchés en Chine tant que les taxes s’appliqueront afin d’éviter qu’ils viennent perturber d’autres filières vitivinicoles.
Cette possibilité sera offerte aux viticulteurs de l’AOC Cognac dès cette campagne et son utilisation restera si nécessaire possible au cours des campagnes suivantes. Chaque viticulteur déterminera ses choix en fonction de la situation de son exploitation.
Des réunions d’information à l’attention des viticulteurs sont organisées à partir du 21 février par le BNIC. Des supports pédagogiques seront également diffusés.
« En mettant en place le plus rapidement possible ce mécanisme innovant, volontaire, réversible et ne dépendant pas de financements publics, la filière Cognac entend apporter une réponse forte à la pression géopolitique exceptionnelle qui la frappe. L’interprofession s’engagera aux côtés des viticulteurs dans son déploiement tout en demeurant pleinement mobilisée pour obtenir la suppression rapide des mesures antidumping chinoises. » tient à préciser Florent Morillon, président du BNIC.
LE MÉCANISME D’ADAPTATION DU VIGNOBLE EN DEUX MOTS
« Le mécanisme proposé a été élaboré dans l’objectif de réduire une partie des charges variables de l’exploitation liées à la surface de vignes cultivées tout en préservant le potentiel de commercialisation, de façon à améliorer le résultat d’exploitation pour un chiffre d’affaires donné. » explique Anthony Brun, représentant officiel de la famille de la Viticulture au sein du BNIC.
Ce mécanisme s’appuie toujours sur le rendement annuel Cognac, qui est le rendement applicable à tous. Sur la base de ce rendement, chaque exploitant qui réalise volontairement des efforts d’arrachage et de non-replantation sur son vignoble verra, individuellement, son rendement annuel revu à la hausse, au prorata de l’effort réalisé : c’est ce que l’on appelle le VCCI « volume complémentaire cognac individuel ».
Ce mécanisme est :
- Volontaire : les efforts (ou non) d’arrachage seront réalisés à la libre appréciation de chacun. Ils leur permettront de bénéficier individuellement et au prorata du niveau d’effort réalisé, d’une majoration du rendement annuel Cognac ;
- Temporaire : il ne s’agit pas d’arrachage définitif mais d’arrachage temporaire. Les droits de replantation acquis à l’issue de cet arrachage donneront toujours droit à la majoration individuelle du rendement annuel Cognac et pourront être replantés pour ne pas perdre de potentiel de commercialisation lorsque les perspectives de marché s’amélioreront ;
- Administré par le BNIC : ce dispositif n’est pas fondé sur un financement public mais permet aux viticulteurs qui arrachent des surfaces, de réduire leurs charges variables et donc leurs coûts de production, à potentiel de commercialisation constant. Le BNIC mettra à disposition des viticulteurs, des outils d’aide à la décision pour réaliser des simulations de majoration de rendements individualisés en fonction du niveau d’effort d’arrachage réalisé mais aussi pour leur permettre de planifier à quel rythme ils souhaitent replanter les vignes qu’ils auraient arrachées dans ce cadre ;
- Déployable dès début 2025 : pour permettre une adaptation rapide, ce dispositif est utilisable dès la récolte 2025.
« L’utilisation du dispositif d’adaptation que nous mettons en place sera à la libre appréciation de chaque viticulteur en fonction de la situation de son exploitation, de sa vision de l’avenir, de ses contrats … Mais ce mécanisme sera administré par le collectif, par notre interprofession. » conclue Christophe Veral, vice-président de l’interprofession et viticulteur.
Pour en savoir plus, les viticulteurs peuvent retrouver tous leurs outils sur pro.cognac.fr ou directement via le QR code ci-dessous :
LES DATES DE RÉUNIONS EN CHARENTE ET CHARENTE-MARITIME
- Val-de-Cognac : vendredi 21 février de 14h30 à 16h00 (L’Abaca, 3 allée de Prézier, 16370 Val-de-Cognac)
- Jonzac : jeudi 13 mars de 10h00 à 11h30 (Salle des fêtes, rue du Château d’eau, 17500 Jonzac)
- Pérignac : jeudi 13 mars de 14h30 à 16h00 (Salle des fêtes, 79 avenue de Cognac, 17800 Pérignac)
- Barbezieux : vendredi 14 mars de 10h00 à 11h30 (Salle des fêtes, 1 avenue de Plaisance, 16300 Barbezieux-Saint-Hilaire)
- Jarnac : lundi 17 mars de 10h00 à 11h30 (Auditorium Maurice Ravel, 42 route de Luchac, 16200 Jarnac)