Le potentiel de rendement moyen 2018 du vignoble de Cognac est estimé à ce jour à 120 hL/ha, avec une forte incertitude liée au climat à venir. Les dégâts de grêle du 26 mai estimés à 7% en moyenne vont d’un extrême à l’autre, entre secteurs indemnes et secteurs détruits à 100%. Malgré une forte pression, le mildiou est assez bien contenu dans l’ensemble et le vignoble est plutôt en bon état. Les dates de floraison 2018, proches de la moyenne décennale, présagent un début vendanges dans la deuxième quinzaine de septembre.
Pour établir la prévision de récolte annuelle à l’échelle du vignoble, les inflorescences sont comptées chaque printemps sur un réseau de parcelles représentatif du vignoble. Puis les grappes sont pesées chaque semaine à partir de la véraison et jusqu’à la récolte. Des mesures polliniques lors de la floraison complètent les données issues du réseau, mais sont moins fiables les années à accident climatique conséquent comme 2018.
En 2018 les grappes ont été comptées juste avant l’épisode de grêle dévastateur du 26 mai. Elles ont donc été recomptées début juin sur les parcelles touchées. Il s’avère que sur les 55 parcelles du réseau, 6 sont significativement touchées, dont 2 moyennement (30 à 50%) et 4 sévèrement à totalement (70 à 100%). Le taux moyen de dégâts sur le réseau est de 7%.
La relation entre le nombre de grappes et le rendement annuel est assez lâche du fait de la variabilité du poids des grappes d’Ugni blanc. On peut toutefois convertir le nombre de grappes en potentiel de rendement indicatif, ce qui donne pour 2018 un ordre de grandeur de 120 hL/ha. La disparité des situations autour de la moyenne sera encore plus élevée en 2018 du fait de la grêle.
Le poids moyen des grappes pourrait être élevé : les grappes semblent belles, portant souvent une « aile », et le taux de nouaison semble correct à bon du fait des bonnes conditions de floraison et des impacts de la chlorose apparemment limités. Les pluies abondantes de ces dernières semaines permettront un bon grossissement des baies sur la période clé floraison-véraison. Ces éléments pourraient tirer le potentiel de rendement vers le haut.
Le degré alcoolique des vins est une des deux composantes du rendement en alcool pur. Comme la teneur en sucres des moûts se détermine très tard, juste avant et pendant les vendanges, il est impossible de la prévoir précocement. La moyenne des années passées est légèrement inférieure à 10% vol.
Le printemps doux et très pluvieux a favorisé la virulence du mildiou. Certaines parcelles ont pu subir des dégâts significatifs sur grappes, mais la majorité du vignoble a été correctement protégé, et à ce jour la perte de récolte moyenne à l’échelle du vignoble est négligeable. Par ailleurs, à part la menace des maladies du bois comme tous les ans, le vignoble est plutôt en bon état.
La floraison de 2018 s’est déroulée à des dates comparables à la moyenne de la décennie précédente et les conditions actuelles, chaudes, devraient générer de l’avance. On peut donc s’attendre à un début des vendanges dans la deuxième quinzaine de septembre. Toutefois la précocité des vendanges dépendra fortement du climat estival.