COMMUNIQUÉ DE PRESSE
08.04.2024
Enquête antidumping chinoise sur les eaux-de-vie de vin européennes : rencontre entre le ministre chinois du commerce et les producteurs français
Les représentants de la Fédération des exportateurs français de vins et spiritueux (FEVS), du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA), du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) et des cinq principales Maisons de Cognac présentes en Chine ont rencontré ce jour M. Wang Wentao, ministre du commerce de la République populaire de Chine, à l’occasion de sa visite officielle en France. Cet échange qui a duré plus de deux heures a permis d’évoquer l’enquête antidumping lancée par les autorités chinoises le 5 janvier sur les eaux-de-vie de vin européennes, dans un contexte de tensions commerciales et diplomatiques entre l’Union européenne et la Chine.
En introduction de la rencontre, les représentants des Maisons de Cognac ont rappelé au ministre l’ancienneté de leur présence en Chine, la force du lien unissant leurs marques aux consommateurs chinois sensibles à la qualité du Cognac, et le symbole très fort et positif qu’avait constitué dès 2009 la reconnaissance de l’appellation Cognac par les autorités chinoises. Ils ont ainsi rappelé la qualité de leur relation avec les administrations chinoises depuis des décennies et leur souci permanent du respect des règlementations appliquées en Chine. Ils ont enfin souligné le dynamisme de leurs investissements dans le pays et leur volonté de continuer à y bâtir leur présence sur le long terme. Les spécificités et l’importance du marché chinois pour l’Armagnac ont aussi été exposées à M. Wang.
L’impact potentiel de l’enquête antidumping en cours sur les régions de production françaises a été rappelé. « Le Cognac c’est 270 Maisons de négoce dont certaines ont plus de 300 ans d’existence ; c’est aussi 4 400 viticulteurs, 4 400 familles donc, dont certaines cultivent la vigne depuis plusieurs générations. Le Cognac est au cœur de l’économie de deux départements ruraux, la Charente et la Charente-Maritime, il génère plus de 70 000 emplois en France et des milliers aussi dans tous les pays où nous exportons. » a rappelé Florent Morillon, président du BNIC. La relation de nos filières à la Chine n’est cependant pas qu’économique : « le Cognac est un pont historique, culturel et d’amitié entre la France et la Chine. C’est la raison pour laquelle nous regrettons vivement la procédure antidumping actuelle qui n’est pas comprise par les milliers de personnes qui font le Cognac. L’ensemble des acteurs concernés par l’enquête demeurent néanmoins déterminés à poursuivre la coopération rigoureuse entamée avec les autorités chinoises compétentes ».
Olivier Goujon, directeur du BNIA, a rappelé que « depuis plusieurs décennies, l’Armagnac est fier d’avoir tissé une relation avec ses importateurs chinois. Grâce à cette construction patiente, la Chine est aujourd’hui le deuxième marché à l’exportation de l’Armagnac en valeur et le troisième en volume. »
Gabriel Picard, président de la FEVS a relevé la nécessité « d’un dialogue indispensable pour progresser ensemble ». À cet égard, il a souligné le prochain déplacement d’une délégation du secteur en Chine : « Ce sera, pour nous, l’occasion d’échanger avec nos collègues chinois sur ce que nous pouvons faire ensemble pour bâtir une coopération fructueuse, dans une relation pacifiée de compréhension mutuelle et de partenariat. »
Le ministre a souligné l’importance que le gouvernement chinois accordait au secteur. Il a souhaité assurer les participants du fait que l’enquête serait menée dans le respect des règles chinoises et internationales, dans une logique d’écoute, le gouvernement chinois ne présumant aucunement à ce stade de son résultat. Ce faisant, il a souligné que les autorités chinoises souhaitaient maintenir une approche modérée et maîtrisée des procédures de défense commerciale qu’elles ne souhaitaient pas instrumentaliser. Selon lui, la procédure en cours comme les autres cas existants entre la Chine et l’Union européenne pourront être réglés par le dialogue et la coopération.
Ces aspects devaient faire partie des points évoqués par M. Wang dans l’après-midi du 8 avril avec les ministres français de l’Économie et du Commerce extérieur. Ces échanges devaient notamment permettre de préparer la rencontre prévue entre le président Emmanuel Macron et son homologue chinois lors de la visite officielle de celui-ci en France début mai.