COMMUNIQUÉ DE PRESSE
22.05.2024
Enquête anti-dumping chinoise : la filière Cognac confirme ses très vives inquiétudes
Le dossier anti-dumping a bien été évoqué lors de la rencontre entre les Présidents Xi et Macron, et la filière Cognac s’en félicite. Cependant, cette dernière confirme sa crainte de voir des droits anti-dumping lui être appliqués prochainement, et demande aux autorités françaises de mettre en œuvre les solutions garantissant que l’un des fleurons du commerce extérieur de la France ne soit pas sacrifié.
Depuis le lancement de l’enquête le 5 janvier 2024, les exportateurs de Cognac, le BNIC et la FEVS ont participé de façon rigoureuse à la procédure pour démontrer l’absence de dumping sur leurs produits. La phase de réponse aux questionnaires adressés par le ministère chinois du Commerce aux opérateurs concernés est arrivée à son terme le 20 mai. 60 entreprises ont déposé leur dossier. Des enquêteurs chinois pourraient prochainement se déplacer à Cognac. Les représentants du BNIC et des opérateurs concernés ont par ailleurs demandé à pouvoir être auditionnés à Pékin pour pouvoir apporter la preuve que les allégations formulées par les rédacteurs de la plainte à la base de la démarche de l’administration chinoise sont sans fondement.
Le 6 mai dernier, lors de la rencontre entre le Président de la République Emmanuel Macron et le Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping, l’enquête anti-dumping à l’encontre des brandies européens, dont le Cognac, a été évoquée. Selon les déclarations faites à la presse, le Président chinois aurait exprimé son souhait de ne pas voir appliquer de droits anti-dumping provisoires.
Le fait que le sujet ait été évoqué lors de cette rencontre est vu comme positif par la filière Cognac. La garantie accordée par le Président chinois est utile et confirme que les exportateurs de Cognac ne seront pas soumis à des droits de douane provisoires dans les prochains jours. Cet engagement n’exclut cependant pas l’adoption de droits définitifs lorsque les autorités chinoises concluront leur procédure. Or, cette décision peut intervenir à n’importe quel moment.
En effet, l’ensemble des commentateurs s’accordent sur le fait qu’un lien existe entre l’enquête anti-dumping chinoise ciblant le Cognac et l’enquête anti-subventions européenne ciblant les véhicules électriques chinois. Tout porte à croire que la Commission européenne envisage l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises à partir de juillet. Cette perspective inquiète au plus haut point la filière Cognac qui sait que l’engagement pris par le Président chinois devant le Président français ne la protège en rien de l’application, en réponse, de droits anti-dumping définitifs sur ses produits avec effet immédiat.
Tout arbitrage qui aurait déjà été rendu sur le sujet devrait être reconsidéré pour que notre filière, ainsi que les autres bassins de production concernés, ne soient pas les victimes collatérales d’un contentieux qui ne les concerne pas. La volonté des autorités chinoises d’adresser un message au gouvernement français en prenant le Cognac pour cible est manifeste. Il revient à nos autorités de mettre en œuvre les solutions garantissant que l’un des fleurons du commerce extérieur de la France ne soit pas sacrifié.
Le Cognac représente plus de 70 000 emplois directs et indirects sur son territoire de production et en France et a généré 3,35 milliards d’euros à l’exportation en 2023. Après deux années record consécutives aux perturbations liées à la Covid, il est confronté depuis 2022 au ralentissement du marché mondial des spiritueux. La résilience des acteurs du Cognac implique un maintien de leurs positions à l’export, notamment sur leur deuxième marché qui est la Chine. La préservation des équilibres de toute une filière en dépend.